Internet est un formidable outil qui a considérablement changé le rapport entre les individus et le monde caritatif. Alors qu’autrefois l’information mettait du temps à arriver et que donner de l’argent était bien souvent le seul moyen de participer à une cause, nous pouvons désormais tous participer d’une façon où d’une autre à une oeuvre caritative. Les outils actuels permettent en effet de toucher une plus large cible pour un moindre coût. Les initiatives fleurissent aux quatre coins du monde et les internautes sont de plus en plus amenés à se mobiliser; le monde du caritatif est en pleine mutation.

  1. Internet, un formidable outil de communication

A l’heure où les vidéos sont devenues virales de nombreuses associations et personnalités ont bien compris l’intérêt de se servir de cet outil pour faire connaître leur cause à l’instar de Nicolas Hulot et de sa vidéo « Break the Internet ». Nicolas Hulot s’est associé au collectif Golden Moustache pour créer une vidéo décalée afin de sensibiliser les jeunes sur la COP21 (avant la vidéo 67% des 15-30 ans n’avait jamais entendu parler de la COP21, d’après un sondage Puf/Odoxa). Pari réussi pour Nicolas Hulot et sa vidéo « Break the Internet ».




Résultat:

  • 1 763 315 vues sur Youtube
  • 7 564 271 vues sur Facebook
  • 596 103 signatures de la pétition
  • Des parutions dans la presse et médias dans les 24h qui ont suivis la diffusion de la vidéo
  1. Une information en temps réel

L’information est instantanée et immédiate au-delà des frontières physiques ou culturelles. En quelques minutes une association caritative, ou même un individu peut créer un statut, une vidéo, un tweet afin d’informer ses « fans » et leurs amis d’une situation grave et urgente qui demande de l’aide. Prenons un exemple concret. Lors de l’enlèvement d’un enfant les premières heures sont souvent les plus précieuses si l’on souhaite pouvoir le récupérer sain et sauf. Il faut donc agir rapidement. Une association Canadienne, la Missing Children Society of Canada propose aux utilisateurs de Twitter et de Facebook d’utiliser ponctuellement leurs comptes, afin de pouvoir y publier des alertes disparition. Il suffit pour cela d’installer une application, qui, en fonction de votre localisation, publiera les alertes les plus pertinentes. La puissance virale des médias sociaux permet ainsi d’atteindre des centaines de milliers de Canadiens en seulement quelques minutes.

  1. Interactions & Engagement

Terminé le temps où l’on se contentait d’envoyer un chèque sans savoir ce qui en était fait par la suite. Désormais les associations n’hésitent pas à créer des sites internet et à s’ouvrir aux réseaux sociaux afin de partager du contenu pour se rapprocher de leurs donateurs. Elles permettent ainsi d’amorcer la conversation pour recruter et engager en réel par la suite.

Une campagne de l’Unicef Suède, « Likes don’t save lives » dénonçait le fait que soutenir une cause par un Like ne permettait pas de sauver des vies.




Néanmoins permettez-moi de ne pas être complètement d’accord avec cela. Même s’il est vrai qu’un like n’a rien à voir avec de l’argent il ne faut pas oublier que :

  • les actions de partage d’informations ou de pétitions sur les réseaux sociaux permettent de convertir les internautes en un relais d’opinion efficace (principe de la viralité!) ce qui incitera certainement d’autres internautes à donner.
  • les réseaux sociaux permettent aux associations de communiquer sur leurs actions auprès de leurs « fans » et à les inciter à donner. Les associations ont par exemple la possibilité d’installer un bouton « don » sur leur page Facebook. Même s’ils ne donnent pas maintenant cela ne signifie pas qu’ils ne donneront pas plus tard
  • Plus une cause est importante plus il lui sera facile de nouer des partenariats avec des entreprises ou aller chercher des financements auprès d’organismes publics.

Cela reste néanmoins un joli coup de com’ de la part de l’Unicef ce qui tend à démontrer la puissance d’Internet dans une stratégie de communication.

  1. Donner sans dépenser

Fin 2014 la marque Pampers avait lancé en partenariat avec l’UNICEF l’opération : «un partage = un vaccin».

http://twitter.com/PampersFrance/status/543691862670708736/photo/1

De nombreuses initiatives similaires ont depuis vus le jour. Entreprises et associations caritatives font souvent bon ménage et le site Goodeed ne s’y est pas trompé en lancant en mars 2014 une plateforme permettant d’effectuer des dons gratuitement. Pour cela il suffit de se connecter et de visionner une vidéo de 20 secondes. En échange la plateforme s’engage à offrir un sachet de riz, un vaccin ou à planter un arbre.

Une capture d'écran du moteur de recherche Lilo

Explication du moteur de recherche Lilo

Le moteur de recherche Lilo permet quant à lui de financer gratuitement des projets caritatifs lorsque l’on effectue des recherches sur Internet. Actuellement 28 852 euros ont déjà été collectés. Pour l’utiliser il suffit d’installer une extension sur le navigateur de votre choix. Ensuite, l’application comptabilise, pour chaque recherche effectuée, une goutte d’eau qui symbolisent les revenus générés par la publicité sur les outils traditionnels. A tout moment l’internaute peut redistribuer cet argent dans un ou plusieurs projets qui lui tiennent à coeur.

  1. Le Crowdfunding

Le crowdfunding ou financement participatif est une autre façon pour les associations caritatives de récolter des fonds pour leur projet. C’est l’ensemble d’un grand nombre de personnes investissant un petit montant qui permet aux porteurs de projets de trouver les fonds demandés. Ce mode de financement est également un moyen de fédérer le plus grand nombre de personnes autour de son projet. Généralement le crowdfunding propose des récompenses aux donateurs.

En 2014 le Célèbre YouTuber Pewdiepie – alias Felix Kjellberg – a lancé une collecte de fonds pour l’association Save the Children afin de célébrer le 25 millionième abonné à sa chaine Youtube. Alors qu’il visait 250 000$ de dons récoltés, ce sont au final 342 828$ qui ont été amassés.

Toute une série de récompenses étaient proposés pour les personnes qui soutenaient le projet : pour 10$ on voyait son nom apparaître sur un site de remerciements ; pour 50$ on était nommé dans un remerciement vidéo YouTube; pour 500$ PewDieDie offrait un message vidéo personnalisé et pour1500 $ on pouvait même le Skyper.

En France il existe le site internet Helloasso afin de financer ses projets associatifs. 14 millions d’euros ont déjà été récoltés grâce à ce site.

  1. Divertir pour engager

Les associations caritatives se mettent à l’heure de la révolution mobile et proposent désormais des jeux afin de sensibiliser et faire vivre aux mobinautes une expérience unique et immersive. La société Psyop Games a sorti fin 2013 le Jeu Nightmare:  Malaria pour soutenir Against Malaria Foundation, une association luttant contre le paludisme. Le jeu, à l’ambiance angoissante, permet de suivre une jeune fille dans sa lutte fictive contre la malaria. Il donne en outre la possibilité de faire des dons et les revenus d’achats in-app sont reversés à l’association Against Malaria Foundation. Une façon intelligente de sensibiliser les joueurs sur la maladie et à l’importance des dons.

Nightmare Malaria jeu 1Nightmare Malaria 3

  1. Recruter des bénévoles

Nombreux sont ceux souhaitant agir et s’engager au sein d’une association sans savoir comment s’y prendre. Fin mars 2015 la Mairie de Paris à lancé le site Je m’engage.paris.fr : une plateforme de géolocalisation permettant en un coup d’œil sur une carte de s’engager au sein d’une association a coté de chez lui. Chaque citoyen peut ainsi prendre part à la vie de sa ville et de son quartier en s’engageant quand il peut, selon sa géolocalisation et le type de missions de son choix. Les associations elles, y gagnent un bon moyen de recruter des bénévoles et de gagner en visibilité.

jemengage.paris

  1. Le crowdmapping

Le crowdmapping ou l’échange de données solidaires s’est largement  développé ces dernières années. Le premier outil de crowdmapping, Ushahidi (qui signifie «témoignage» en swahili) à été développé à la suite de la crise au Kenya en 2007, afin de collecter les témoignages de violences envoyés par email ou SMS, et les placer sur Google Maps. Cela permettait ainsi aux Kényans de visualiser sur une carte numérique les rues à éviter lors des émeutes post-électorales. Depuis lors, des milliers ont utilisé cette technologie pour faire entendre leur voix. Le crowdmapping est désormais utilisé pour de nombreuses causes telles que les alertes secours aux personnes sinistrées des catastrophes naturelles comme à Haïti en 2010, la lutte contre la corruption en Inde ou au Pakistan ou encore les campagnes de violence contre les femmes en Egypte.

Conclusion:

Impliquez-vous, participez, partagez, communiquez, donnez si vous le pouvez. De nombreuses associations ont besoin de nous!