La conférence d’ouverture de la dernière journée des Microsoft Tech Days a été l’occasion d’élargir le débat et de réfléchir sur le futur. Microsoft en a profité pour nous aider à comprendre comment certaines technologies vont être intégrées dans notre société, notamment avec la démonstration de force de la société Altran et de sa voiture connectée.

A l’aube du 6ème jour

Tout d’abord, plaçons nous dans le contexte : “Aujourd’hui, un tiers des 18/35 ans sont prêts à abandonner leur voiture si on leur donne le choix entre abandonner cette dernière ou leur vie numérique” selon le cabinet d’études Gartner. Autrement dit, s’il est plus pratique pour moi d’avoir l’ensemble de ma vie connectée dans les transports en commun que dans ma voiture, j’opterais pour la première solution. Plus qu’une nécessité, une mutation s’opère de la part des constructeurs automobiles entre collecte de Big Data, Cloud et évolution technologique au sein de l’habitacle. En effet, ceux-ci vont devoir répondre au changement du profil des consommateurs qui va de plus en plus s’axer sur les services interactifs offerts à l’intérieur du véhicule. Nous entrons, en 2015, dans une nouvelle phase de la voiture connectée.

Les caractéristiques qui étaient autrefois déterminantes dans la décision d’achat telles que la couleur de la carrosserie, la taille du coffre ou encore la puissance du moteur sont aujourd’hui de moins en moins plébiscitées. Pourquoi ? Car les consommateurs ne recherchent plus à avoir une voiture de couleur blanche plutôt que noire car moins salissante, mais attendent de vrais services à l’intérieur, ce petit effet “whaou” tant désiré aujourd’hui dans le parcours client.

Des services se complémentant avec d’autres pour faciliter l’usage et la vie à bord de l’habitacle du conducteur et de ses passagers. La tablette tactile présente aujourd’hui dans la majeure partie des modèles à commencer à apporter ce changement. Cette tablette tactile qui s’est installée tout doucement dans l’habitude du consommateur, est, et sera, le centre névralgique de la voiture connectée pour ces prochaines années. Mieux encore, derrière votre Smartphone et votre TV, ce sera le 3ème écran le plus utilisé. Ce tableau de bord sera connecté à l’ensemble de vos objets tels que votre wearable, votre smartphone, votre maison, mais aussi et surtout, à la ville, future “Smart City”.

Voiture connectée par Altran

L’Open & Connected Car par Altran

C’est dans ce contexte, que Pascal Brier (DGA, Altran) et Julien Clausse (Marketing Manager, Intelligent Systems) nous ont présenté « L’Open & Connected Car » qui permet d’accéder à une plate-forme d’applications (éco-driving, médias sociaux, webradios, vidéos, etc.) sur les écrans placés dans le véhicule, en connectant au véhicule un ou plusieurs smartphones ou tablettes, via le processus DLNA : Digital Living Network Alliance.

La guerre des étoiles

Derrière cette révolution high-tech du véhicule 2.0 qui est sensiblement plus avancée et opérationnelle que sa version électrique, une formidable bataille est en train de prendre forme entre les constructeurs, ensembliers, fabricants de smartphones, opérateurs de téléphones… tous veulent leur part d’un fabuleux gâteau dont on ne connaît encore ni la taille, ni la façon de le découper.

Les constructeurs automobiles entre autres, vont vouloir avoir le contrôle total de leur interface, et c’est là où la société Altran a réussie un beau pari. En effet, celle-ci propose une plateforme, une base, sur laquelle les constructeurs et les équipementiers vont pouvoir développer leurs propres applications et redéfinir l’interface utilisateur, car ce qui est important pour un constructeur de véhicules, c’est de pouvoir proposer une version différente en terme d’expérience client que la concurrence, de pouvoir gamifier son contenu.

Plateforme développé par Altran

Plateforme développé par Altran

Altran propose donc une plateforme visant à faciliter l’intégration de l’ensemble des dispositifs au sein de l’automobile. Il sera par exemple possible pour les passagers de regarder des vidéos en streaming ou de jouer à des jeux, un « Windows de l’automobile » en quelque sorte. Une plateforme ouverte développé selon une norme appelée GENIVI définit par l’industrie automobile, qui va permettre de rajouter des applications comme sur un App Store venant se connecter sur l’automobile. L’idée est de combiner l’aide à la conduite pour le conducteur, de pouvoir contrôler les éléments de l’automobile et donner accès à cette vie numérique pour le conducteur, mais aussi et surtout, pour les passagers à bord. Bien sûr, comme tout écran, la voiture sera source de divertissement, d’information, mais aussi de publicité. Un écran mobile qui devrait donc rapidement se monétiser, via des modèles Freemium ou autres, d’où le terme de “Régie Automobile”.

Le soulèvement des machines

Autre démonstration de force, celle du Cloud. Altran nous a montré un aperçu de son projet open-source appelé Orleans en partenariat avec Microsoft, permettant de développer sur le système Azure des environnements synthétiques de grande capacité. Une simulation opérée avec 500 000 véhicules qui représente l’avenir pour les constructeurs automobiles en connectant l’ordinateur de bord au bus de données de l’automobile dit “Bus Scan”, capable de récupérer l’ensemble des données techniques du véhicule et de le remonter dans un environnement de gestion appelé VueForge construite sur Microsoft Azure.

Environnement de gestion VueForge

Environnement de gestion VueForge

Le but principal étant la compréhension de l’usage du consommateur en consultant toutes les datas présentes dans le Cloud pour ainsi ménager la mécanique, préserver la sécurité des passagers, faciliter la navigation, etc.

Mais Altran va encore plus loin, les constructeurs vont être capable via le système d’apprentissage automatique basé sur une intelligence artificielle (“Machine Learning”), de prédire la consommation d’essence et la manière dont leurs futures flottes de véhicules seront utilisées. Ceci va permettre entre autres, de faire de grosses économies sur le carburant. Le conducteur va aussi par l’intermédiaire d’une application sur son smartphone connaître un ensemble de données sur son véhicule comme par exemple la consommation moyenne des utilisateurs ayant le même style de conduite que lui, mais aussi, toutes les notifications de maintenance du véhicule (Batterie faible, niveau d’essence, etc..).

Enfin, finissons par un chiffre : 106. C’est le nombre d’heures que nous allons, en moyenne, passer dans les embouteillages en 2015, soit 4 jours et demi par an. Il n’est donc plus concevable pour les populations urbaines, de ne pas être connectées à l’intérieur de leurs véhicules.