Le msanté : un secteur en bonne santé

Aujourd’hui plus, près de deux français sur trois possèdent un smartphone, et ce sont 35 applications en moyenne qui sont installées sur cet outil. Le marché des applications connaît une véritable explosion : des millions d’applications se trouvent sur les Apple Store, Google Play Store et autre Windows Store. A tel point que ce marché pourrait voir son chiffre d’affaire atteindre les 77 milliards $ en 2017¹. Mais, dans ce secteur en pleine croissance, où se situe exactement la place de la msanté ?

En 2015, le msanté a une valeur estimée à 10-12 milliards de dollars US. Les projections montrent que cette valeur pourrait croître jusqu’à atteindre 23 milliards en 2017 et même plus de 30 en 2020, avec une croissance de 15% par an durant cet intervalle². L’Europe et l’Amérique du nord représenteront à elles seules 58% de ce marché³. Il semblerait donc que le msanté connaîtra la même croissance que le reste du marché des applications.

Si nous sommes loin d’atteindre les chiffres hallucinants vus précédemment, c’est un marché en pleine mutation qui commence à se faire connaître du grand public. Cet univers peut être segmenté en deux parties :

Tout d’abord il y a les applications qui servent au bien-être. C’est dans cette catégorie que nous retrouvons les applications de fitness, d’exercices physiques, de gestion du stress ou même de nutrition.
Il y a aussi des applications plus thérapeutiques. Elles concernent par exemple le traitement des maladies, de gestion de son état de santé (par exemple, comment bien vivre sa grossesse) voire même des applications d’information, comme la gestion des médicaments.

Un nombre d’applications msanté qui ne cesse de croître

Augmentation du nombre d’applications msanté – source Medscape

Le nombre d’applications msanté disponibles dépasse maintenant le nombre de 165 000, avec une progression de plus de 100% depuis 2013. A titre d’exemple, sur la plateforme d’Apple iOS, le nombre d’applications santé a plus que doublé en seulement deux ans, passant de 43 000 applications à plus de 90 000. On observe la même tendance sur la plateforme de Google. Le marché est donc en train de décoller et cela est dû à une demande croissante en applications. En France, plus de 20% des mobinautes ont déjà téléchargé une application santé⁴ et cette part atteint même 34% aux USA⁵. Ces chiffres dénotent également l’intérêt grandissant du public pour son bien-être, le smartphone étant l’outil idéal pour suivre au jour le jour son état de santé et travailler son corps. Plus besoin d’aller en salle de sport ou chez un nutritionniste, nous en avons dans la poche, disponible 24 heures sur 24.

Répartition des applications msanté – Source IMS Health

Cependant, la grande majorité des applications catégorisées msanté sont destinées au bien-être et au sport. En effet les applications sportives / fitness sont les premières à venir en tête quand on parle d’applications santé, avec des mastodontes comme Runtastic ou Fitbit, qui peuvent être liées à des objets connectés. Cette catégorie représente à elle seule un tiers des applications du marché, tandis que seulement un quart ont une réelle visée médicale.

Certains acteurs de l’économie plus traditionnelle ont bien compris que ce marché est porteur. Récemment Adidas a racheté Runtastic et ses 70 millions d’utilisateurs pour 220 millions d’euros⁶, Under Armor, quant à lui, s’est associé à HTC pour créer des objets connectés santé. L’arrivée de géants tels qu’Adidas ou Under Armor est une preuve supplémentaire de la vigueur du secteur et des opportunités qui naissent des nouvelles technologies.

Le secteur des applications thérapeutique en retard

Les applications à visées thérapeutiques même si elles sont encore minoritaires, n’en sont pas moins en reste. Tous les plus grands groupes pharmaceutiques ont lancé ou supportent des applications, avec plus ou moins de succès. Notre champion national, Sanofi, est l’un des groupes les plus innovants en la matière, tandis que d’autres comme Pfizer ou Bayer ont encore du mal à s’y retrouver. En moyenne, les 10 plus gros laboratoires pharmaceutiques possèdent une soixantaine d’applications⁷, dont beaucoup sont à destination des professionnels de la santé, qui leur servent à « faciliter » leurs conditions de métiers.

Répartition des applications msanté à visée thérapeutique – Source : IMS Health

Les applications ayant comme sujet la santé mentale représentent le tiers des applications à visée thérapeutique, trustant le haut du podium des aires thérapeutiques depuis plusieurs années. Les maladies visées sont ici principalement l’autisme, l’anxiété et la dépression. Il n’est pas étonnant de voir cette catégorie en tête quand on sait que plus de 120 millions de personnes dans le monde souffrent de dépression et que la consommation d’antidépresseurs bat des records. C’est donc un marché énorme qui attend là les développeurs d’application et qui, malheureusement, ne cessera pas de croître avant longtemps.

Il faut également noter la percée des applications ciblant le diabète dans le « top 5 » des aires thérapeutiques traitées par le msanté. Cette catégorie représente aujourd’hui 15% des applications thérapeutiques contre à peine 5% deux ans auparavant. Les autres grandes aires sont réservées aux maladies touchant le système nerveux, aux troubles musculosquelettiques ou à la circulation sanguine.

Ces chiffres montrent bien que le marché suit l’évolution de la santé dans les sociétés développées, sociétés dans lesquelles le bien-être mental est de plus en plus un sujet d’actualité, et où les maladies chroniques (comme le diabète ou les accidents vasculaires cérébraux) sont les maladies les plus répandues et causent le plus grand nombre de décès dans le monde.

Des applications encore trop limitées

Il y a cependant un bémol à cette explosion du m-santé. Il existe une énorme disparité sur le contenu que ces applications proposent à leurs utilisateurs. Plus de 50% de celles-ci ne proposent qu’une seule fonction, et près de 2/3 des applications n’offrent que des informations ou des conseils. Ces applications ne sont pas inutiles, mais sont extrêmement limitées. Il ne fait aucun doute que plus le nombre des applications sur le marché augmentera, plus ces applications devront être sophistiquées et multifonctionnelles pour pouvoir se démarquer.

Malgré cela, il y a un signe encourageant : de plus en plus d’applications utilisant les objets connectés apparaissent, permettant d’obtenir des données en temps réel. Actuellement 10% des applications peuvent être connectées à un capteur ou un autre dispositif. Même si la majorité d’entre elles sont des applications de fitness ou de sport, il y a de plus en plus d’applications thérapeutiques les utilisant.

Il est clair que les utilisateurs, qu’ils soient des professionnels de la santé ou non, ne voudront plus se limiter à de la simple information, mais auront aussi besoin de conseils en fonction de leur état de santé à l’instant T. Et c’est là que les objets connectés ont leur utilité. Ils nous permettront de recueillir des informations en temps réel et nous permettront également ainsi, d’être traité de façon personnalisée.

Pour avoir plus d’information sur la data et les objets connectés dans l’univers de la santé, je vous invite fortement à lire un autre article du blog MBA MCI, écrit par Xavier Comte.

Comme nous venons de le voir, le marché du msanté est en pleine croissance. C’est aussi un marché qui est en mutation. Les applications proposées deviennent de plus en plus complexes pour le bien de l’utilisateur. C’est un marché où non seulement les grands acteurs du monde de la santé sont présents, mais où s’engagent également des groupes venant d’autres horizons. L’avenir de la santé passera sûrement par le msanté et les objets connectés, ce qui nous permettra de prendre soin de nos corps H24.