Longtemps épargné par le digital car jugé incompatible, le marché de l’art connaît depuis peu une transformation numérique poussée par les sites de e-commerce.

Un marché en plein essor

Le marché de la vente d’art en ligne poursuit sa fulgurante accélération d’année en année.
En 2014, ce canal représentait 4,8% du volume du marché mondial de l’art, soit 2,6 milliards de dollars (2,3 milliards d’euros) et le ralentissement de cette croissance ne semble pas être au programme au vu des estimations pour 2019 de l’ordre de 5,9 milliards de dollars soit 4,5 milliards d’euros.

Le marché de l’art en ligne se divise en trois grands segments : le très haut de gamme, le très bas de gamme et le marché intermédiaire qui représente à lui seul 80% des transactions, soit 20% du marché en valeur.

Marché de l'art en ligne

Marché de l’art en ligne

Les amateurs d’art prêts à acheter en ligne

D’après une étude de ArtTactic pour l’assureur Hiscox, 64% d’un panel de collectionneurs d’art, dont le budget annuel consacré à l’achat d’art dépasse les 75 000 euros, a déjà acheté une oeuvre en ligne en se basant sur la description fournie.

L’âge n’est pas un frein à l’achat puisque 55% des plus de 65 ans ont déjà acheté en ligne, contre 43% des 20-23 ans qui privilégient encore le contact avec les galeries dans le but de se créer un carnet d’adresses.

Des plates-formes dédiées à l’art

Les sites de e-commerce dédiés à l’art comme Artsy, Artsper, Artspace, Paddle8 ou EarlyWork fleurissent sur la toile, suivis de près par de grands acteurs du web comme Amazon.
Le géant américain lance en 2013 une plate-forme dédiée au marché de l’art dans le but de le rendre plus accessible au grand public.
On y retrouve des oeuvres issues de galeries ou de marchands d’art, allant de 100 à plus de 10 000 dollars, jusqu’aux oeuvres de Monet ou Rockwell dépassant le million de dollars.

Ces places de marchés permettent de répondre à plusieurs objectifs : elles démocratisent l’art en le rendant accessible au plus grand nombre, et réussissent à dématérialiser les ventes en conservant la confiance de l’acheteur par le biais d’experts réputés comme le site Expertissim.

Quant à elles, les maisons de vente traditionnelle comme Christie’s, Drouot et Sotheby’s ont créé des sites d’enchères en ligne.
Christie’s a ainsi vu augmenter son nombre d’enchérisseurs de 46% en levant les freins relatifs aux enchères en salle de vente : l’inaccessibilité d’un milieu fermé et considéré comme vaniteux.

Enfin, dernière tendance en vogue dans le secteur : la mise en relation entre collectionneurs comme le proposent les sites Artbanc et ArtViatic.

 

Si les amateurs d’art n’achèteront pas exclusivement sur Internet, les nouvelles places de marché dédiées élargissent le champ des possibles et permettent de démystifier le marché de l’art et en ciblant un public plus large.

Maintenant, aux galeries de soigner leur réputation sur leurs sites personnels et les plates-formes sur lesquelles elles sont représentées pour créer des marques de confiance.