A l’origine

Le Crowdfunding est un mécanisme permettant de récolter des fonds auprès d’un large public, en vue de financer un projet créatif, associatif ou entrepreneurial.

Selon l’Autorité des Marchés Financiers (AMF), il permet de collecter des fonds auprès des internautes afin de financer un projet spécifique via une plateforme Internet.

Né au 18e siècle, des groupes, collectifs, associations faisaient appel à la foule pour financer des projets qui n’avaient pas le soutien des banques ou des institutions. Être autonome et libre dans la gestion du projet, sauver une entreprise, un savoir-faire, étaient des raisons qui légitimaient le recours au financement participatif.

Le financement participatif est-il la réponse à un immobilisme de l’industrie culturelle ? Une contre-proposition ? Une externalisation du risque ? Ou une évolution naturelle du mode de consommation ?




Initialement porté par des considérations d’ordre solidaires, désormais le Crowdfunding s’inscrit dans une réelle logique financière. En effet, les solutions sont plus opportunistes car plus simples, rapides, souples et pratiques.

Les différentes formes de financements

Le financement de prêts

Également appelé le Crowdlending.
Le particulier se substitue au banquier en prêtant directement à des entreprises, avec un fonctionnement d’emprunt bancaire classique. Le particulier prêteur perçoit une partie du capital prêté et ses intérêts sous forme de mensualités, souvent à un taux d’intérêt bien plus avantageux qu’un plan d’épargne classique.
Ce moyen accueil majoritairement des projets de commerce et de service de proximité.

Il existe 3 types de montages a prêts rémunérés 

1 ) Prêt amortissable classique (Lendosphere.com, Credit.fr).

Il prend la forme d’un contrat passé entre la société et chaque particuliers prêteurs. Les conditions de l’emprunt sont fixées et assorties d’un échéancier avec un tableau d’amortissement.

2 ) Prêt obligataire (Investbook, PrêtStory).

Avec ce système, l’investisseur perçoit chaque année des coupons. En tant que détenteur de titres, le titulaire de l’obligation dispose d’informations régulières sur la société, et assurent un reporting.

3 ) Utilisation de  » bons de caisse » (Unilend, Lendosphere.com).

Cet outil financier ancien, permet des remboursements mensuels comportants une part de capital et d’intérêts.

Le don

Proche de la vente en souscription ou pré-vente. Consiste, pour une personne, à donner de l’argent à un projet sans demander de contrepartie. Selon la somme qu’il donne, l’internaute peut recevoir un contre-don, c’est à dire un cadeau.
Le don a une forte proportion de projets culturels au sens large.

La souscription de titres financiers

Également appelé le CrownEquity. Il permet d’acheter des actions ou plus rarement obligations émis par des sociétés parfois en co-investissement avec des investisseurs professionnels.
L’investisseur attend un retour de ses liquidités à moyen ou long-terme (entre 3 et 8 ans) en fonction de l’évolution de l’entreprise. Le niveau de risque est celui propre à tout investissement en capital et peut aller, dans le pire des cas, à une perte partielle ou totale de son investissement, hors avantages fiscaux.
Les secteurs sont diversifiés mais l’immobilier prend une place de plus en plus importante.

Le financement participatif : dynamique et perspectives

59 % des français considèrent aujourd’hui le crowdfunding comme étant une alternative durable et pérenne au financement de l’économie et 23% envisagent d’y participer dans l’année à venir.
Au cours du second semestre de 2015, les plateformes de crowdfunding ont collectées approximativement 133,2 millions d’euros  en Europe auprès des internautes en faveur de projets sous forme de dons, d’investissements ou de prêts.

A noter que le prêt arrive en tête, représentant 58 % des fonds collectés, suivi du don: 25 % et enfin la souscription au capital avec 17 % des fonds collectés.
31,4 milliards d’euros, c’est le montant récolté par les sites de financements participatifs, dans le monde en 2015. Soit une  hausse de 2 000% depuis 4 ans.
La proportion de porteurs de projets innovants, c’est-à-dire ayant réussi leur levées de fonds sur des plateformes participatives est de 20 %  : Freindsclear, CrownCube, SmartAngels, Ulule, Indiegogo, Kickstarter, Bulin Town Lendix, Credit.fr, Lendosphère, Bolden, Prexem, Pretup, Pretgo, Tributil…

L’audace de l’Etat

La France a mis en place un cadre réglementaire et un regime juridique spécifique au Crowdfunding afin de favoriser sont développement et surtout assurer un minimum de transparence et de garanties aux plateformes.

Dans la mesure où le taux de défaillance de la société financée est d’environ 50% en capital et 30% via l’investissement par prêt, que l’absence de banques peut rendre plus élevé le risque de fraude et que la liquidité dépendra de l’apparition futur d’un marché, l’état a mis en place un cadre juridique réglementé.

Le 1er octobre 2014, du Décret relatif au financement participatif, signé le 16 septembre par Emmanuel Macron, ministre de l’Économie de l’Industrie et du Numérique a été publié et est entré en application.

Ce décret stipule principalement que le Le statut d’Intermédiaire en Financement Participatif (IFP) a été autorisé pour les plateformes de prêts participatif, créant une exception au monopole bancaire.

Un nombre de limites et obligations sont imposées aux plateformes de prêt participatif (IFP). Les limites sont d’un montant maximum emprunté de 1 million d’euros pour les entreprises et d’un montant maximum de 1000 euros par prêt pour les prêteurs, sans limite du nombre de prêts. Les plateformes sont également tenues d’informer les membres du risque encouru, de mettre à disposition un outil d’aide à la décision pour les investisseurs, indiquant selon les revenus et le patrimoine de l’investisseur ce qu’il peut raisonnablement prêter. Enfin, les plateformes se devront d’être transparentes sur les frais perçus et les taux de défaillance des projets de la plateforme.

Financement Participatif France

Financement Participatif France et l’association  des acteurs français de la finance participative.

Cette association a pour objectif de fédérer les structures et les acteurs du financement participatif français et de leur écosystème. Elle défend les droits et intérêts des acteurs. Travail  le lobbying auprès des régulateurs, ministères et autres acteurs visant a mettre en place un cadre législatif favorable au développement du secteur tout en sécurisant les contributeurs.

FPF participe à la démocratisation du crowdfunding, publie des baromètres semestriel, réalise des événements, réalise un travail sur l’éthique et bonnes pratiques pour préserver la conscience du public à l’égard du financement participatif et des éventuelles dérives.

 

Investisseurs et prêteurs : l’utilisation d’un mécanisme

Les projets sont sélectionnés en fonction de différents critères.

Les internautes contribuent ou participent à un montant égal ou supérieur à une contrepartie choisie.

La collecte dure un temps délimité.

Tant que l’objectif du demandeur n’est pas atteint, les contributeurs ne sont pas débités. Si l’objectif n’est pas atteint, les porteurs de projets ne reçoivent aucun financement et la plateforme récupère une commission allant de 5 à 10% du total collecté.
En amont, il est indispensable de mettre en place une campagne de crowdfunding  et d’avoir un projet avancé avant de le présenter à une plateforme.

Les bonnes pratiques d’une campagne de crowdfunding

  • S’interroger sur les motivations et compétences.

Il est nécessaire de communiquer sur le projet, de communiquer sur les réseaux sociaux, et pour cela, y accorder du temps et de l’énergie.

  • Concrètement, quel projet et à quel montant ?

La précision de la finalité, la réalisation concrète est à déterminer.

  • Quel objectif financier fixer ?

En fonction des besoins et du capital social déjà disponible (via la love money par exemple). Dans une démarche de transparence, il est nécessaire d’expliquer l’utilisation de la somme demandée.

  • Quelle contrepartie offrir ?

Financière ou non. Il peut s’agir d’offrir un exemplaire d’un produit, l’affichage du nom du contributeur … La contrepartie est bien à prendre en compte pour fixer l’objectif financier ainsi que les délais de production et d’envoi aux contreparties afin de respecter les engagements.

  • Quelles plate formes choisir ?

La sélection dépend de la nature du projet et du mode de financement (prêt, dons, prise de participation, je le répète) et bien sur, du type de contrepartie.

  • Impliquer son réseau via l’entourage

Famille, amis, collègues, les influenceurs (amis d’amis d’amis..), le grand public qui partage la même passion.
Les plateformes de financement s’appuient sur la puissance des recommandations via les réseaux sociaux qui permettent d’agrandir le premier cercle de soutien (famille, amis, proches).


Le crowdfunding est devenu, depuis les années 2001, le terme et la méthode incontournable pour les acteurs de l’économie d’aujourd’hui et très certainement de demain. Il est un film sans catalyseur d’opportunités, pour les acteurs traditionnels, d’étendre leur offres, d’enrichir l’expérience client, de répondre aux nouveaux usages, conforter leur image de marque, innover, gagner en temps, souplesse et flexibilité pour financer des besoins.

Il est particulièrement important pour les start-up, contraintes de se forger rapidement des avantages concurrentiels  en terme d’audience qualifiée, de notoriété, visibilité  et de réassurance pour tester leur modèle et permettre de fédérer une communauté dans le but d’ouvrir son capital.

La finance participative et traditionnelle sont bien plus complémentaires que concurrentes, elles s’organisent désormais en synergie.
Les Français devenus consom’acteurs et de plus en plus épargne’acteurs, trouvent un écho favorable à ses plateformes qui redonnent du pouvoir et proposent des taux séduisants comparer à ceux des produits d’épargne classique.

Enfin, le crowdfunding est également, selon l’économiste et conseillé en politique Jeremy Rifkin, auteur du célèbre essai La Nouvelle Société Du Coût Marginal Zéro, « un communal collaboratif qui développe un nouveau système économique et créer le capital social de la société. »

Sources :

  • http://www.arte.tv/fr
  • http://financeparticipative.org/
  • http://www.amf-france.org/
  • http://fr.slideshare.net/
  • http://www.latribune.fr/
  • http://www.lemonde.fr/emploi/article/2016/01/29/quand-le-crowdfunding-contribue-a-sauver-ou-a-creer-des-emplois_4856270_1698637.html