L’omniprésence des adblockers continuent de martyriser les éditeurs et les annonceurs. Selon la dernière étude du Global Web Index (GWI) 38% des internautes ont utilisé des adblockers sur leur ordinateur personnel au cours du dernier trimestre de 2015, ce qui représente de 10 points de pourcentage de plus que le trimestre précédent, selon l’entité.


AdblockersToutefois, ce rapport GWI cache dans ses entrailles une nouvelle inquietante. Le blocage des publicités, à l’origine né dans la chaleur des ordinateurs personnels traditionnels, a dangereusement jeté ses tentacules sur les appareils mobiles. Sans surprise, 37% des utilisateurs de smartphones et tablettes ont également cédé aux charmes irrésistibles des bloqueurs de publicité. De plus, l’étude montre que 42% des utilisateurs mobiles qui n’ont pas de bloqueur de publicité sur leurs smartphones et tablettes ont l’intention de l’installer dans le futur. La conclusion ? Si les intentions de ces utilisateurs sont effectivement réalisées, près de 80% des utilisateurs auront finalement installé un logiciel pour bloquer la publicité sur leurs appareils mobiles. Ce qui nous amene à réfléchir ; c’est la morte de la publicité sur Internet?

Cette menace piège le marché de la publicité, non seulement en terme de monétisations pour les éditeurs, mais également en relation avec la liberté de consommation de l’utilisateur.

L’utilisation des adblockers a un effet pervers pour les éditeurs mais aussi pour les consommateurs. Dans ce contexte, certains des plus importants éditeurs commencent à bloquer l’accès au contenu à les utilisateurs utilisant des adblockers. La raison c’est le fait de vouloir éduquer le marché sur l’importance de la publicité comme un moyen de bénéfice pour les éditeurs indépendants et assurer ainsi la qualité du contenu.

publicite digitaleCertains éditeurs comme le New York Times aux Etats-Unis, Bild en Allemagne ou Les Echos en France commencent à le faire. Ces grands éditeurs ont le pouvoir de diriger un mouvement dans lequel le consommateur valorise la publicité. Ce mouvement doit également inclure les petits créateurs de contenu qui font également partie de l’écosystème. La force de l’Internet se concentre sur cette convergence diversifiée et d’intérêts communs.

Mais la guerre vient de commencer. Le dernier à donner son opinion c’est Reddit, le site web communautaire de partage de signets, qui a pris le parti des utilisateurs et fait face aux éditeurs qui empêchent l’accès au contenu si l’utilisateur a installé un adblocker, tout en menaçant les médias qui utilisent un système de paiement d’accéder à l’intégralité du contenu.

Dans ce scénario, la plus grande responsabilité n’est pas celle du consommateur sinon la nôtre, celle des professionnels de la publicité numérique. Nous devons repenser nos pratiques, en essayant d’éliminer celles qui sont agressives ou inappropriées. La publicité doit être au service du consommateur, en lui proposant toujours des annonces adaptées à ses intérêts et recherches. Le prochain grand défi pour les professionnels travaillant dans le domaine de la publicité numérique fait partie d’une action commune impliquant toutes les parties prenantes afin de générer une réponse globale, qui devrait être plus instructive.

Sommes-nous à la fin de la publicité traditionnelle sur Internet ? « La publicité est morte, la publicité l’a tuée », titrait un article intéressant du Fast Company. Ici le mobile aura beaucoup à dire, et les grandes entreprises le savent.

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